Notre article du 18 juin 2021, que nous vous invitons à relire, intitulé « Pour développer un urbanisme transitoire à Chaville », voit en ce moment une déclinaison possible sur le thème du logement.

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Pour en reprendre brièvement les termes, l’urbanisme transitoire est l’utilisation, par des projets limités dans le temps, de locaux laissés temporairement vacants, en attendant la mise en place d’un projet d’aménagement pérenne (reconstruction, réhabilitation).
Parmi les usages possibles de ces lieux, l’aménagement temporaire de bâtiments ou de terrains inoccupés, peut être l’hébergement d’urgence.

Ces lieux réaménagés et animés par des associations spécialisées dans l’hébergement ont un fonctionnement financièrement sécurisé si l’opération de logement atteint une taille suffisante pour équilibrer les coûts de sécurisation du bâti et d’accompagnement des personnes sur le site.

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La ville de Chaville bénéficie actuellement de bâtiments et espaces mis à disposition par l’EPFIF (voir https://www.epfif.fr/cartographie/ puis rechercher dans le 92 et ensuite Chaville) dont elle peut disposer pendant probablement 2 à 3 ans.
Parmi eux, deux maisons sont situées, l’une, rue du Coteau et, l’autre, avenue Roger Salengro. Sur l’avenue Roger Salengro, la maison est constituée d’espaces en rez-de-jardin et de 1er et 2nd étages avec pièces de vie, chambres, cuisine et salle d’eau. Cette maison dispose d’un jardin qui a été sécurisé par les services de la mairie (arbres et murs fragilisés) et est clos de murs.

Moyennant des travaux de réparation et de mise en conformité de l’électricité, les 2 étages de cette maison peuvent être réhabilités et rendus propres à l’hébergement. Le jardin lui-même sécurisé pourrait accueillir un habitat mobile constituant ainsi un lieu d’hébergement complémentaire.

Le lieu peut donc ouvrir deux pistes d’hébergement d’urgence pour la commune de Chaville : l’une par la maison remise en sécurité et l’autre par l’acquisition complémentaire d’un habitat mobile, idée qui a été soumise par une habitante dans le cadre du budget participatif de la ville.
Ces deux sujets que nous évoquons ici de façon conjointe pour présenter un projet optimisé en terme de suivi et de coûts peuvent, selon les possibilités des services de la ville, être réalisés sur des lieux distincts.

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Rappelons aussi que selon les informations du service logement, 770 foyers ont une demande de logement en attente sur Chaville (voir le bilan 2020 du service logement). Parmi ceux-ci plus d’une soixantaine sont en situation prioritaire, qu’ils soient en attente d’un logement depuis plus de 4 ans, ou qu’ils soient actuellement logés temporairement, hébergés, en logement insalubre etc…

Pour utiliser un vocable moins administratif, les événements qui amènent à une situation de non-logement sont aussi divers qu’une rupture familiale, la perte d’emploi, une situation de violence familiale, un jeune quittant le logement familial, une demande d’asile, un logement indécent etc…

Quelle que soit la situation, toutes les alternatives, même temporaires, sont à rechercher pour abriter ces personnes, si possible éviter le recours aux nuitées hôtelières et offrir un accueil de qualité pour les familles et publics vulnérables.

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De quels coûts parlons-nous ?

Selon le choix que fera la municipalité sur le projet d’accueil, les frais peuvent être couverts par des budgets de l’État et de la région ou être pour partie pris sur un budget local.

La remise en état d’usage de la maison dont dispose la ville, avec une extrapolation des coûts évoqués par le service technique de la mairie est de l’ordre de 40 000€ (réparation toiture, chauffage, sécurité électrique).
L’ajout d’une unité d’habitation telle que proposée au budget participatif représente un investissement de l’ordre de 30 000€. A noter que cette somme est déjà inscrite au budget participatif 2021 et sera vraisemblablement dépensée.

Cet investissement global avoisinant 70 000€ pourrait permettre la mise à l’abri (et bien plus) de 10 à 12 personnes pendant au moins 2 ans, soit plus de 7000 nuitées. Ne serait-ce qu’économiquement, l’hébergement par l’usage de ce bâti vacant est intéressant par rapport aux nuitées hôtelières.

Mais héberger des familles ou des personnes dans une maison ou un appartement et non pas seulement dans une chambre d’hôtel permet aussi la préparation de repas dans la cuisine, donne de la stabilité s’il y a des enfants pour qu’ils aillent à l’école etc…

Enfin, des associations spécialisées sont présentes sur le lieu pour accompagner les personnes hébergées, les aider à rétablir leurs droits, à se soigner, à se former etc… et à progresser vers un futur relogement.

Enfin, selon les publics auxquels elles s’adressent et leur façon d’intervenir, les frais de fonctionnement de ces associations sont en partie couverts par des loyers (quand c’est possible) mais aussi par des budgets publics, des dons privés, ou l’action de bénévoles auprès des familles accompagnées.

Ces associations sont déjà présentes sur Chaville (Solidarités Nouvelles pour le Logement, Inser’Toit, Habitat et Humanisme et d’autres encore) ou le seront en 2024 comme Aurore qui gérera un foyer avenue Roger Salengro. À noter que l’ouverture de ce foyer à une échéance assez proche pourra être une sortie pérenne d’un projet d’hébergement temporaire tel que nous l’évoquons.

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Nous sommes bien conscients que les solutions d’hébergement ou de logement temporaire ne pourront remplacer le travail à poursuivre pour trouver des logements durables. Mais ceux-ci ont au moins l’atout de pouvoir être mis en œuvre rapidement.

Nous souhaitons par cette courte analyse, qui peut être complétée par la lecture des notes en référence, encourager les élus et les services de la ville à étudier au plus vite la suggestion d’utilisation d’habitats vacants sur Chaville, car il n’est pas acceptable que des lieux presque habitables soient fermés et abandonnés quand les logements manquent.

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Cette démarche est soutenue par l’association Chaville Écologistes qui y voit une belle opportunité de conjuguer écologie (utilisation de structures existantes) et solidarité.

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