Image non contractuelle issue d’un avant-projet

Après des années d’études, de concertations et de consultations, le Conseil Départemental 92 et l’équipe de maitrise d’œuvre retenue (Richez associés et Ingérop) ont présenté l’avant-projet de requalification de la RD 910 aux élus représentant les communes de Sèvres et de Chaville le 8 décembre 2021.

Les plans (provisoires) du maître d’œuvre en date du 20/12/21 sont disponibles ici… ainsi que les coupes… et ils sont consultables au service urbanisme de Chaville.


Nous regrettons que la procédure de concertation n’ait pas permis d’étudier de manière plus approfondie le projet de bidirectionnelle centrale porté par La ville à vélo, antenne locale de MDB.
De même, la résurgence du ru de Marivel n’est pour l’instant pas traitée.
Pour autant, nous constatons une avancée significative du projet, y compris en matière de circulation des piétons et de régulation des flux des véhicules motorisés par les bus, et croyons que certains points peuvent encore être améliorés.


Un peu d’histoire :

  • 15 avril 2019 : lors du conseil municipal, les élus écologistes votent contre ou s’abstiennent sur l’approbation du projet le jugeant largement insuffisant en particulier sur les sujets des arbres, de l’eau et des pistes cyclables (voir le procès verbal…). 
  • Avril 2019 : fin de l’étude préalable et avis de la MRAe… (Mission Régionale d’Autorité environnementale). Nombreuses recommandations au regard de l’abattage de la quasi-totalité des arbres, de la gestion des nappes et sources, du ru de Marivel, des déplacements, etc.
  • Octobre 2019 : enquête publique du projet de requalification de la RD 910.
  • 21 octobre 2019 : le conseil municipal de Chaville vote à l’unanimité un avis… corédigé avec les élus écologistes sur le projet de requalification de la RD910.  Des demandes d’améliorations fortes sont formulées.  Cet avis devient ensuite la position officielle de la Ville de Chaville.
  • Décembre 2019 : rapport du commissaire enquêteur, favorable avec réserves. L’avis de la Ville de Chaville n’est pas pris en compte par le département.
  • Juin 2020 : approbation du projet en conseil départemental.
  • Août 2020 : arrêté préfectoral portant déclaration d’utilité publique du projet de requalification de la RD 910 sur les communes de Chaville, Sèvres et Saint-Cloud, au bénéfice du Conseil Départemental des Hauts-de-Seine. Cet arrêté met un terme aux études préalables.
  • Octobre 2020 : recours gracieux contre l’arrêté préfectoral… par la commune de Chaville, suite à délibération du Conseil municipal du 21 octobre 2019, au motif du manque de prise en compte des considérations de la commune lors de l’enquête publique ainsi que dans l’arrêté préfectoral.
    Il est déjà signifié que les besoins à prendre en compte dans l’étude ont considérablement évolué entre le tout début et la phase de l’enquête publique.
    de l’enquête publique, l’étude de la piste cyclable bidirectionnelle centrale faisait partie des propositions de la ville, ainsi que l’opposition à l’abattage de plus de 60% des arbres (192), la meilleure prise en compte des trames vertes, bleues et brunes et le traitement nécessaire de la résurgence du ru de Marivel.
  • Décembre 2020 : L’antenne locale de MDB, La ville à vélo, participe à l’élaboration d’un document de propositions d’améliorations du projet… extrêmement précis.
  • 7 février 2021 : manifestation, mobilisation… d’associations locales pour faire entendre les priorités écologiques.
  • Printemps 2021 : concertations, réunions entre élus, associations et le département et le maître d’œuvre (bureau d’études, paysagistes, architectes, urbanistes), dont une réunion des associations Chaville Écologistes et Chaville Environnement avec le département où il a été expressément demandé de sauvegarder au moins la moitié des arbres de Chaville dans le périmètre du projet. À l’époque, 75% des arbres de Chaville devaient être abattus et 25% à Sèvres.
  • 8 décembre 2021, le Conseil départemental 92 et l’équipe de maitrise d’œuvre retenue (Richez associés et Ingérop) présentent l’avant-projet de requalification de la RD 910 aux élus représentant les communes de Sèvres et Chaville.
  • Décembre 21 : deux rencontres entre la maitrise d’œuvre, le département, le Collectif vélo Ile de France et la Ville à vélo pour analyse du préprojet entre Chaville et Sèvres. Des remarques générales et tronçon par tronçon sont émises.
  • Jeudi 6 janvier 2022 : présentation du projet par des élus aux commerçants et aux écoles.
  • Samedi 8 janvier 2022 : présentation du projet par les élus du Groupe Chaville Écologistes aux associations environnementales ayant pris part au projet. Les associations présentes étaient Association Chaville Écologistes, Environnement Fausses-Reposes, Chaville Environnement et Collectif ABC. La Ville à Vélo qui avait déjà pris connaissance du projet participait également. 
  • Jeudi 13 janvier 2022 : présentation du projet aux élus de la majorité par les élus du Groupe Chaville Écologistes et échanges entre les élus de la majorité.
  • 18 janvier 2022 : remise d’un rapport commun des élus de la majorité de Chaville et GPSO au Conseil départemental, pour des évolutions du projet « à la marge ». Ce rapport intègre les observations des associations environnementales.

L’Association Chaville Écologistes a donc pris connaissance du projet, constaté de véritables avancées, et transmis ses remarques.

Principales avancées du projet :

  • Arbres : le bilan du projet actuel global sur Sèvres et Chaville fait état de 284 arbres conservés sur 374 existants, 310 arbres et 23 cépées plantés, ce qui est une belle progression. Les eaux de pluie semblent mieux traitées.
    Jean-Claude Denard, membre des associations Chaville Écologistes, Chaville Environnement (en tant que responsable des projets forêts) et La Ville à Vélo a fait une étude de la partie du projet concernant les arbres. Le rapport est accessible ici…

    En résumé, il existe des incertitudes concernant la sauvegarde des arbres qui sont des îlots de fraîcheur, sur lesquelles nous aimerions avoir des précisions du maître d’œuvre, dont notamment :

    • Le nombre d’arbres que la maîtrise d’œuvre essaie de sauvegarder est susceptible d’être réduit, à l’issue de la phase de gestion des conflits réseaux et pompiers.
    • Le nouveau projet se base sur une expertise sanitaire déclarant 46 arbres à Chaville comme malades ou irrécupérables. Cependant, une expertise sanitaire commandée en 2019 par Chaville Environnement n’a identifié que 5 arbres morts ou irrécupérables à Chaville. Les élus vont demander une contre-expertise en accord avec Environnement 92, ce qui nous donne l’espoir de sauvegarder davantage d’arbres.

    D’autre part certains dispositifs doivent être envisagés pour améliorer le projet :

    • Il nous semble important que le département et GPSO, qui sera chargé de l’entretien de la végétation, aient un plan de gestion des arbres à long terme. Pourquoi ne pas utiliser comme indicateur tout au long du projet le pouvoir rafraîchissant de ces arbres ?
    • Mélanger les espèces de sorte qu’en cas d’attaque parasitaire sur l’une, un bon couvert arbustif soit conservé.
      Éviter les conifères qui font de l’ombre aussi en hiver quand on a besoin de lumière.
    • Actuellement, un certain nombre d’arbres voient le revêtement du trottoir arriver tout autour du tronc jusqu’au contact de l’écorce. Il est préférable de relier tous les pieds d’arbre par une bande herbacée perméable, une noue, qui collecte l’eau de pluie.
    • Pour éliminer des îlots de chaleur, les arbres de haute tige devraient être de préférence plantés entre la chaussée et les contre-allées plutôt que près des immeubles pour qu’ils puissent prendre toute leur ampleur.
    • Les arbres qui risquent d’être endommagés par les voitures lors de leur stationnement doivent être protégés au même titre que les lampadaires.
    • Les racines d’arbres font quelquefois éclater le revêtement des trottoirs et des pistes cyclables. Il est souhaitable de remédier à cet inconvénient sans pour autant couper leurs racines.
  • Circulation des 2 roues non motorisés : nous rapportons les commentaires de Christine Sommacal, responsable de l’antenne chavilloise de La Ville à Vélo et membre de l’Association Chaville Écologistes, auxquels nous adhérons :
    « Le projet validé dans le cadre de la DUP aménage des pistes cyclables jouxtant le trottoir et en est séparé par un chanfrein. Les deux itinéraires sont matérialisés par des revêtements de couleur différente. Les intersections sont traitées « à la hollandaise » afin de limiter le risque d’angle mort ; autant que faire se peut les traversées piétonnes et de pistes cyclables sont des trottoirs traversants, c’est-à-dire que ce sont les automobiles qui « montent » sur les trottoirs et non pas les piétons et les vélos qui descendent sur la chaussée.
    La piste cyclable, de 2 m de large sur 83 % du parcours, est séparée du stationnement par une « lame d’air » i.e. un espace neutre qui limite le risque d’emportiérage et quand la piste cyclable passe par une contre-allée, le stationnement se fait en épi inversé pour les mêmes raisons de sécurité. Nous souhaitons que ces contre-allées soient traitées comme des pistes cyclables empruntées par des automobiles et non pas l’inverse.
    On peut regretter que l’idée d’une piste bidirectionnelle centrale cyclable (du type de la coronapiste à partir de la place Gabriel-Péri à Sèvres) n’ait pas été étudiée avec davantage d’attention et ait été rapidement écartée dans le cadre de l’enquête publique. Cependant l’avant-projet actuel apporte un réel progrès pour les cyclistes et leur sécurité, notamment les plus jeunes et les moins experts d’entre nous, même s’il peut apparaitre un peu frustrant pour des vélotaffeurs avertis. Il suffit d’avoir emprunté la bande cyclable à 8h30 du matin pour mesurer le degré d’insécurité actuelle… ».

Notons aussi qu’à la suite d’une enquête publique, il est juridiquement impossible d’intégrer un changement structurant dans un projet. La condition à ce stade pour intégrer un principe de piste bidirectionnelle centrale serait de repartir au tout début du processus d’études préliminaires a minima cinq ans en arrière.
Si nous regrettons tous les avantages d’une bidirectionnelle centrale, il faut admettre que les pistes cyclables latérales proches des circulations des piétons est une solution plus sécurisante pour les enfants et les nouveaux pratiquants.

Les associations Chaville Écologistes et Chaville Environnement ont émis 34 remarques, les principales sont relatives à :

  • Des conflits d’usage existants encore entre les piétons et les cyclistes sur certaines portions.
  • La gestion des eaux de pluie, des propositions restent encore à préciser et enrichir (noues, etc.).
  • La résurgence des sources, pour laquelle rien n’est encore réellement engagé.
  • L’état sanitaire des arbres. Il sera demandé à la maitrise d’œuvre une contre-expertise sur la maladie des arbres, avec Environnement 92, afin de déterminer l’origine des 46 arbres cités comme malades.
  • La gestion prévisionnelle à long terme des arbres.


Citons les élus du Groupe Chaville Écologistes qui se sont investis depuis le début du mandat dans le projet :

David Ernest, maire adjoint en charge de l’Urbanisme, du Patrimoine communal, des Mobilités. Représentant de la commune à la Société Publique Locale Seine Ouest Aménagement.

Isabelle Chayé-Mauvarin, maire adjoint en charge de la Transition écologique, du Plan Climat, du suivi de la mise en place des trames vertes, bleues et brunes, des forêts.

Luc Mauvarin, Président du Groupe Chaville Écologistes, conseiller municipal en charge notamment de la Gouvernance participative.

Eric Chenu : conseiller municipal en charge des Mobilités et Intermodalités.

Isabelle Dorison : questeure et en charge des trames vertes, bleues, brunes et de la Forêt.

 

Cet article résume la position de l’Association Chaville Écologistes qui restera vigilante pour que les améliorations encore possibles soient prises en compte et elle reste ouverte pour débattre du projet.

Version 2 mise à jour le 22/01/2022


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