« Les sacs en matière plastique… mettent des centaines d’années à se dégrader dans l’environnement et causent de graves dégâts sur la biodiversité.

En Europe, 100 milliards de sacs plastique à usage unique sont encore consommés chaque année.
La France a pris d’importantes mesures pour réduire fortement la quantité de sacs plastique utilisés.

Les sacs plastique à usage unique sont interdits en caisse depuis le 1er juillet 2016.

Les sacs plastique à usage unique hors caisse (comme les sacs de fruits et légumes) sont interdits depuis le 1er janvier 2017, sauf s’ils sont compostables en compostable domestique et biosourcés.

Les sacs oxo-fragmentables sont, dans tous les cas, interdits. » [1]

C’est donc très clair, l’utilisation de certains sacs plastique est interdite par la loi. Et pourtant…

Allez faire un tour sur le marché de Chaville ! D’un point de vue sac en plastique cela ressemble à une zone de non-droits même si certains commerçants sont plus respectueux que d’autres. Certains commerces (notamment le marchand de fruits et légumes en libre-service qui occupe le centre de la place) ressemblent même à un hall d’exposition pour sacs en plastique (à usage unique non recyclables). Photos à l’appui.

L’Association Chaville Écologistes a échangé avec le commerçant en libre-service pour comprendre ses (absences de) motivations et le prévenir que nous allions agir et le citer.

En résumé nous avons recueilli un beau plaidoyer pour les sacs plastique non recyclables :

  • L’arrêt des sacs plastique signifierait une perte de clients et, en écoutant entre les mots, la mort à moyen terme du commerce, voire de tout commerce… alors même qu’une visite du marché de Viroflay, plus exemplaire que celui de Chaville, semble prouver le contraire.
  • Les sacs plastique recyclables représentent un budget pharaonique et sont moins solides. Il est vrai qu’ils sont plus fragiles, mais nous parlons bien d’usage unique. Et le prix unitaire à Rungis est de 6 centimes d’euro contre 1,7 pour les non recyclables. Certes ce n’est pas complètement négligeable, mais alors, pourquoi ne pas inciter les clients à venir avec leurs propres sacs (en tissu, en papier…) ou à acheter en vrac ?
  • Les clients sont de plus en plus vertueux et les sacs de moins en moins utilisés. Les sacs présents sur le stand seraient une simple décoration ?
  • Les sacs plastique sont en vente donc légaux ! Sauf avis contraire, la possession d’une voiture qui peut foncer à 180 km/h n’autorise pas pour autant à rouler à cette vitesse. Plus sérieusement soit cette vente est illégale, soit elle est réservée à des usages particuliers qui font l’objet de dérogations et auquel cas elle est fort mal encadrée.
    Mais de toute façon l’argument est irrecevable, pour rester correct.
  • Et pour finir à la question « l’illégalité de cette situation vous a-t-elle déjà été signalée officiellement, par exemple par la mairie », nous n’obtenons qu’une réponse floue complétée par « mais la mairie ne nous a rien interdit ».

La transition écologique est le parent pauvre de la politique malgré l’urgence encore rappelée par le dernier rapport du GIEC. Si de plus, les lois existantes ne sont pas respectées, quels termes utiliseront nos enfants et petits-enfants dans quelques décennies pour parler de nous ? Bandits, escrocs ?
Nous avons tous individuellement et collectivement une responsabilité en la matière.

Le manque de volonté de la mairie représentée en l’occurrence par Jacques Bisson[2] 7ème maire adjoint en charge des « marchés aux comestibles » est incompréhensible, alors qu’il a déjà été alerté plusieurs fois sur ce sujet et que la mairie a lancé un défi famille 0 déchet au début de l’année.
Nous demandons donc simplement que la loi (qui a déjà soufflé ses 5 bougies !) soit appliquée rapidement pour arriver à un zéro sac non recyclable à la rentrée scolaire de septembre 2022.

Certes se battre sur ce sujet apparemment mineur peut paraître mesquin. Mais peut-on espérer avancer si nous laissons sur le bord de la route les actions faciles, prenons l’habitude de fouler du pied les lois et renonçons à sensibiliser les consommateurs ?


[1] Fin des sacs plastique | Ministère de la Transition écologique (ecologie.gouv.fr)

[2] Qui a eu communication de cet article avant sa parution.


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