Depuis plusieurs semaines l’Association Chaville Écologistes avait préparé une manifestation pour protester contre la création de chemins d’exploitation dans les forêts de Meudon et de Fausses-Reposes et contre l’exploitation des forêts urbaines.
Nous avions un communiqué de presse prêt à être dégainé et validé par 21 associations, un plan de bataille pour la manifestation et des banderoles qui ne demandaient qu’à prendre l’air.
Nous avions décidé d’attendre de nouvelles ouvertures de chemins d’exploitation pour nous manifester.

Jeudi 23 novembre, Jean-Claude Denard (qui doit dormir en forêt ?) signale à l’association que des coupes ont débuté sur la parcelle 75a de la forêt de Meudon. Une visite du chantier le lendemain nous permet de voir l’abatteuse et de discuter avec les forestiers, sous-traitants de l’ONF, qui réalisent ces coupes. Les travaux doivent durer une petite semaine.


Nous décidons donc d’organiser notre manifestation le mardi suivant, d’autant plus que Météo France nous promet une belle journée.
Donc peu de temps pour mobiliser nos membres, les associations partenaires et la presse.

Le rassemblement a donc lieu le mardi 28 novembre 2023 à 14H30 à l’étang d’Ursine, proche de la parcelle en travaux.
36 personnes (selon les Renseignement Généraux qui nous ont escorté et nous validons ce chiffre) se retrouvent donc à l’heure dite accompagnées par un journaliste du Parisien. Certains posent pour une première photo de famille avant d’entamer la promenade qui va nous mener sur cette fameuse parcelle.

Nous ne sommes pas seuls puisque la police municipale est également présente. Un petit flottement dans les troupes à leur arrivée, mais au final un dialogue plutôt sympathique et l’un des véhicules qui gêne pour la photo est même spontanément déplacé.

Suivent une petite balade en forêt sous le soleil par un froid vivifiant et l’arrivée sur le chantier. Là, petite déception car l’engin et les forestiers qui étaient encore présents en fin de matinée se sont volatilisés. L’ONF aurait-il eu vent de l’événement ? Pas de certitude, mais de fortes présomptions, puisque les bûcherons étaient de retour dès le lendemain matin…

Cela ne nous a pas empêché de parcourir la parcelle, de visualiser concrètement ce que représente un chemin d’exploitation de 4 mètres de large tous les 24 mètres (1/6ième de la forêt quand même) et de prendre conscience de la quantité de bois abattu sur chaque chemin. L’occasion d’une autre photo avec celles et ceux qui ne s’étaient pas égayé.e.s sur le terrain.

Le retour nous a permis de longer une parcelle assez récemment « plantée » (qui avec ses arbres alignés ne ressemble plus vraiment à une forêt) mais qui a cependant eu droit à ses chemins d’exploitation, et une autre parcelle dite de vieillissement. Pour l’ONF il s’agit d’une parcelle dans laquelle les arbres ne sont exploités qu’une fois « adultes », ce qui peut se traduire par un diamètre supérieur à un mètre. Mauvaise surprise, la majorité des grands arbres ont été abattus bien qu’aucun n’ait atteint la taille « réglementaire ». Le panneau placé par l’ONF précise qu’il s’agit d’une coupe de sécurité. Provocation ?

Vous aurez compris que cette manifestation bon enfant nous a largement conforté dans l’idée que la gestion de nos forêts urbaines est à revoir et ce constat est partagé par la dizaine d’associations présentes lors de cet événement.

Nous avons participé au lancement de la pétition « Sauvons la forêt de Meudon » qui a recueilli 59 000 signatures en quelques semaines et n’a suscité aucune réaction des autorités compétentes malgré des courriels adressés aux préfets, ministères, députés et à l’ONF.
Nous sommes conscients que notre manifestation bienveillante (trop ?) ne changera pas la face d’un monde qui est pourtant en plein bouleversement.
Jusqu’où nous faudra-t-il aller pour que la situation évolue ? Les associations environnementales se regroupent, collaborent, se coordonnent et, nous l’espérons et œuvrons dans ce sens, devraient finir pas peser suffisamment pour se faire entendre et remettre un peu de bon sens là où il fait visiblement défaut.

Dans le communiqué de presse qui explique notre position, nous demandons qu’un dialogue transparent et sincère avec les associations environnementales soit ouvert pour que la gestion des forêts urbaines soit le résultat d’un consensus. L’ONF ne peut continuer à se contenter de communiquer sur un mode pédagogique pour justifier son mode de fonctionnement, sans tenir aucun compte des avis émis.
Un dialogue doit s’établir avec l’ONF, mais aussi avec les décideurs politiques : Ministère de la Transition Écologique, de l’Agriculture…

Et si tout commençait par un moratoire sur les chemins d’exploitation ?

PS : voici l’article paru dans le Parisien.

 

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