Régulièrement, un membre de l’association Chaville écologistes échange avec un élu sur un sujet d’actualité ou sur un projet.

Aujourd’hui, Rémi Lauras interroge David Ernest, Maire-Adjoint en charge de l’urbanisme, sur le projet immobilier de la propriété André Dunoyer de Segonzac.

Rémi Lauras : Depuis quelques temps, nous entendons parler du projet immobilier de la maison de l’artiste André Dunoyer de Segonzac sur les réseaux sociaux.  Celle-ci est-elle menacée par un projet immobilier ?

David Ernest :

Avant tout, il faut rappeler que les projets immobiliers sont encadrés sur notre commune par le Plan Local d’Urbanisme (PLU).  Le PLU fixe les limites de ce que des propriétaires privés sont autorisés à réaliser sur leur parcelle.  Il dresse également une liste de 35 bâtiments privés remarquables à surveiller, soumis au contrôle du Ministère de la Culture et de l’architecte des Bâtiments de France – dont la propriété du peintre Dunoyer de Segonzac. 

La famille propriétaire, héritière du peintre, a choisi de vendre et de lotir une partie du parc, comme le droit l’y autorise, sous le contrôle de l’Architecte des Bâtiments de France, afin de préserver, d’entretenir et de conserver la demeure elle-même. 

La maison de Dunoyer de Segonzac est donc protégée et sauvegardée, malgré ce que l’on peut lire quelques fois sur les réseaux sociaux.

Rémi Lauras : Certes, mais le parc lui n’est pas protégé !  N’y avait-il pas moyen pour la ville de racheter le parc et la maison pour en faire un lieu culturel valorisant les œuvre de l’artiste comme certains le proposent ?

David Ernest :

Le projet immobilier, qui concerne une partie du parc, a été contesté ; un recours de riverains a été remonté jusqu’au Conseil d’Etat, et le maire à suspendu la demande de permis de construire pendant l’instruction. Il semble actuellement que le recours n’est pas recevable.

Un projet d’acquisition par la commune est effectivement séduisant.  Mais, pour racheter la maison, ou la préempter, encore faut-il qu’elle soit à vendre ce qui n’est pas le cas !!  De plus, la ville n’a absolument pas les moyens de racheter une telle propriété.  Il faut aussi noter qu’aucune institution nationale ou régionale n’a souhaité participer à un éventuel rachat de ce domaine pour en faire un musée (ce que la Ville ne pouvait faire seule).  Celui-ci aurait d’ailleurs engendré également d’importants frais de fonctionnement pour la Ville.

L’essentiel des œuvres majeures d’André Dunoyer de Segonzac sont déjà regroupées, exposées et dignement mises en valeur dans des salles dédiées du musée départemental du Château de Sceaux au côté d’autres artistes, ainsi que dans différentes collections de musées. Cela garantit à ces œuvres une visibilité sans doute plus importante qu’à Chaville.

Rémi Lauras : Cela pose la question des moyens dont dispose la municipalité pour protéger le patrimoine culturel et naturel de la ville ?

David Ernest :

Certaines bâtisses sont déjà protégées dans le PLU.  Il en est de même pour des espaces verts classés « EVP ».  Nous pourrons aller plus loin dans le cadre de la révision du PLU.  Nous pouvons aussi mieux encadrer les projets des promoteurs, c’est l’objet du prochain atelier participatif dont la création a été voté lors du conseil municipal du 14 décembre. Enfin, un diagnostic patrimonial sera engagé en début d’année 2021.  Celui-ci permettra d’identifier d’autres outils et moyens de protection de notre patrimoine.

Mais la protection a aussi ses limites !!  Les Chavillois qui se présentent au service urbanisme se plaignent beaucoup plus des contraintes que le PLU fait peser sur leurs projets immobiliers que du laxisme de celui-ci !!

Merci David