La trame noire est l’ensemble des corridors écologiques caractérisés par une certaine obscurité et empruntés par les espèces nocturnes (voir également notre article ou le site du Cerema pour plus d’informations).
Au-delà de la protection de la biodiversité et de la lutte contre la pollution lumineuse, c’est aussi un moyen simple de faire des économies et de limiter nos émissions de Gaz à Effet de Serre (GES).
Un premier pas consiste évidemment à réduire, voire couper l’éclairage public une partie de la nuit, ce qui est du ressort des communes. Mais il existe bien d’autres sources de pollution lumineuse : les vitrines des magasins, les panneaux publicitaires, les entrées d’immeubles et de parkings…
L’Association Chaville Écologistes s’est donc livré à une petite enquête sur le terrain, dans les principales rues commerçantes de Chaville pour faire un point sur les enseignes et vitrines allumées la nuit[1].
Premier constat : une majorité des magasins respectent l’arrêté « relatif à l’éclairage nocturne des bâtiments non résidentiels »[2]. Bravo !
Deuxième constat (avec l’aide de Monsieur de La Palice), une grosse minorité ne la respecte pas. Soit que les enseignes restent éclairées, soit que des écrans à l’intérieur du magasin restent allumés (ou les deux). L’éclairage de panneaux publicitaires à l’intérieur d’un magasin n’est pas très clairement proscrit par l’arrêté en question, mais avouez que c’est « limite »… (et très clairement un obstacle à la trame noire).
Parmi les lauréats citons un magasin rue de Jouy avec au bas mot une trentaine d’ampoules puissantes et surtout l’intégralité des agences immobilières de Chaville que nous avons croisées (7 au total sachant qu’il y en a d’autres). Avec une palme pour celle dont la photo figure en tête de cet article.
Troisièmement, le dispositif appelé inter pompier[3] n’était présent et fonctionnel que dans environ un magasin illuminé sur deux et, sauf une exception, ne coupait que l’éclairage extérieur… voire rien du tout.
Quatrièmement, aucun panneau publicitaire (privé comme ceux du Monoprix, des agences immobilières… ou public tel celui de la mairie ou les panneaux Decaux) n’était éteint.

En conclusion, est-ce une exigence démesurée de demander le respect de la loi ?
Dans les faits la réponse n’est pas aussi évidente qu’il y paraît (rappelez-vous notre article « Sacs plastique vaguement interdits ? »).
Les lois existantes sont-elles suffisantes ? Nous pensons que non : certains commerçants jouent avec les limites en laissant des murs d’écrans ou l’intérieur de leurs magasins allumés.
Et il serait judicieux, même si aucune loi ne l’impose pour l’instant, de couper les éclairages des bâtiments collectifs, mairie et église comprises.
Sachez qu’il existe des tutos sur Internet si vous voulez apprendre à couper les inter pompier de commerçants fautifs… lorsque leur magasin en est équipé.
Ensemble développons une trame noire pour protéger la biodiversité, lutter contre la pollution lumineuse, et limiter nos émissions de Gaz à Effet de Serre (GES).
[1] Constat réalisé entre 23H00 et 24H00, donc avant l’heure d’extinction obligatoire (1H00 du matin). Nous avons donc peut-être été exagérément sévères…
[2] L’arrêté du 25 janvier 2013 paru dans le JO du 30 janvier 2013 et relatif à l’éclairage nocturne des bâtiments non résidentiels est clair : « Les éclairages des vitrines de magasins de commerce ou d’exposition sont éteints au plus tard à 1 heure ou une heure après la fin de l’occupation de ces locaux si celle-ci intervient plus tardivement. »
[3] Le décret du 14 novembre 1988, article 10, impose l’installation d’un dispositif de coupure de courant d’urgence extérieur (appelé inter pompier) pour les dispositifs électriques. Sauf erreur les magasins entrent dans le champ d’application de ce décret.