Dans le cadre des Journées des Écologistes à Tours en août 2024, nous avons eu l’occasion de participer à un atelier pub avec notamment la présence du député européen David Cormand, auteur de Temps de cerveau libéré : en finir avec la pub, ed. Les Petits Matins. Ci-dessous ce qu’il en ressort avec le recul et 12 mois de réflexion :

En 1er lieu un rappel sur ce que constatent et revendiquent les écologistes : ne pas oublier que la pub nourrit le modèle productiviste.

Quelques mesures à prendre :

  • Interdiction des allégations vertes (halte au green-washing).
  • Régularisation des labels (aujourd’hui n’importe qui peut pondre un label).
  • Utilisation du biais de la santé pour promouvoir une loi Evin-climat.
  • Un espace public qui devrait être géré par la collectivité publique, pub y compris.

De plus si dans le cadre du développement durable, l’environnement est souvent mis en avant, il ne faut pas pour autant négliger l’économique et le social voire la culture. Ici la pub touche à plusieurs voire à tous ces axes.

Nota : la réflexion ci-dessous ne prend en compte ni les abribus, ni les panneaux associatifs ou administratifs.

L’axe environnemental :

  • les panneaux publicitaires peuvent polluer notre cadre de vie par leur présence excessive.
  • ils poussent à la consommation.
  • lorsqu’ils sont numériques, ils consomment de l’énergie et peuvent créer de la pollution lumineuse nuisible à la biodiversité lorsqu’ils restent allumés la nuit.

L’axe social :

  • À Chaville, les panneaux sont situés sur des axes comptant de nombreux logements sociaux, qui subissent déjà de la pollution atmosphérique et sonore.
  • En poussant à la consommation (pour des produits dont nous n’avons pas nécessairement besoin) les publicités créent une forme de discrimination entre « ceux qui ont les moyens » et « ceux qui ne les ont pas ».
  • La publicité peut mettre notre santé en danger et il doit exister des lieux protégés. Par exemple lorsqu’on trouve de la publicité pour des alcools à proximité des écoles (en théorie interdits, mais les SUV ne sont-ils pas non plus dangereux pour la santé ?) voire pour des fast food malgré la pandémie d’obésité. On sait que les Écologistes défendent un projet de loi type Loi Evin-Climat qui permettrait de limiter voire d’interdire les publicités nuisibles pour la santé.

L’axe économique :

Même si cela peut paraitre moins évident a priori, il faut savoir qu’en France, moins de 1% des entreprises ont accès au marché publicitaire et une minorité en contrôle plus de 80% . Aussi la pub crée-t-elle une forme de discrimination économique en renforçant la puissance des grands groupes.

Ce qu’il faut savoir pour Chaville :

  • Le Règlement Local de Publicité intercommunal (RLPi) de GPSO a été voté en février 2019. Il a eu comme conséquence une très forte diminution du nombre et de la taille des panneaux publicitaires.
  • Le contrat entre GPSO et Decaux dure jusqu’en 2034 (Boulogne et Sèvres ont un contrat différent d’où le fait qu’on n’y trouve aucun panneau de 8 m² (au moins pour Sèvres).
  • Dans les règlements de publicité il existe trois zones :
    • La zone de publicité 1 (ZP1)constitue la zone où les restrictions apportées sont les plus importantes.
    • La zone de publicité n° 2 (ZP2)constitue une zone où les publicités et pré-enseignes sont fortement limitées.
    • La zone de publicité n° 3 (ZP3)couvre toutes les autres parties agglomérées qui ne sont classées ni en ZP1, ni en ZP3.

Pas de ZP3 pour Chaville, la ZP1 correspond à La Chaise du Roi (zone de protection de 5km autour du château de Versailles) MAIS avec une dérogation sur l’avenue Roger-Salengro, en ZP2 dans son ensemble.

  • Il existe plusieurs « catégories » de panneaux publicitaires mais les panneaux de + de 8m² sont interdits. Sans rentrer dans le détail il faut connaitre le sens du mot « mobilier urbain» (les panneaux les plus nombreux à Chaville). Cela désigne un panneau de 2 ou 8 m² qui possède la caractéristique suivante : il est destiné à recevoir des informations non publicitaires à caractère général ou local, ou des œuvres artistiques, ne peut supporter une publicité commerciale excédant la surface totale réservée à ces informations et œuvres. Ce qui signifie qu’on va y trouver d’un côté des infos publicitaires et de l’autre des infos locales (programme de cinéma, événements divers locaux…). Ces panneaux sont les plus nombreux à Chaville (une vingtaine de 2 m², une petite dizaine de 8 m²).
  • Les panneaux publicitaires sont très concentrés : une trentaine sur ARS, les autres près des gares, axe Jouy, axe carrefour Jouy/Anatole-France/Pavé des gardes. Nous trouvons cela discriminant. Les habitants d’ARS subissent déjà une pollution par le bruit, l’air, la lumière, c’est sans doute le point le plus chaud de Chaville etc.

 Quelques questions pour Chaville :

  • Quelle est la nature du contrat Decaux à Chaville (aspects financiers…) ?
  • Pourquoi la partie de l’avenue Roger-Salengro dans la Chaise du roi bénéficie-t-elle d’une dérogation ?
  • Est-il nécessaire d’avoir des panneaux de 8m2 pour l’information ville ? Il n’y en a ni à Sèvres ni à Viroflay. Nous sommes en faveur de la réduction de leur taille mais aussi d’éviter la multiplication des panneaux inutiles (par exemple, diminuer le nombre de panneaux portant le plan de Chaville, de supprimer ceux gênant la visibilité dans le cadre des mobilités).
  • Le numérique est-il indispensable ?
  • Combien de panneaux publicitaires prévus sur la RD 910 suite à sa requalification, et leur localisation ?
  • Comment limiter la nature des publicités (i.e. via le biais de la santé) alors que le principe de la liberté d’expression s’impose ?
  • Et un petit rappel : selon le RPLI, les publicités lumineuses doivent être éteintes entre 1 h et 6 h, à l’exception de celles éclairées par projection ou transparence supportées par le mobilier urbain et des publicités numériques supportées par le mobilier urbain, à condition que leurs images soient fixes.

Nous souhaitons que cette réflexion autour de l’utilité et de la régulation de la pub soit prise en compte dans le cadre des élections municipales de mars 2026.

 

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